Sur le chemin de l'école
Aujourd’hui, j’ai collé des gommettes rondes sur un gros champignon, mangé des raisins secs qui me collaient aux doigts, marché sur du sable mouillé qui collait à mes chaussures neuves et en salissait le bout. J’avais encore l’odeur de mon lit sur la joue et la douceur du chat dans le creux de ma main. J’aurais aimé rester plus longtemps devant mon bol de chocolat, mais nous n’avions pas le temps.
J’avais trempé un doigt dans la peinture bleue pour faire la pluie sur mon dessin. J’ai appuyé tant de fois au même endroit que le papier s’est déchiré. J’ai gratté autour du trou avec mon index. Pour me débarrasser du papier sous mon ongle, j’ai mis mon doigt à la bouche et ce n’était pas bon. J’ai voulu prendre le dessin pour le mettre à la poubelle. Je l’avais déjà décroché du chevalet quand la maîtresse s’est approchée. Elle a essuyé ma bouche et mon doigt en me disant que c’était mieux comme cela. Ensuite, elle a pris mon dessin et ses grands ciseaux. Elle a découpé dans la feuille juste au dessus du trou. Elle m’a tendu le reste de papier. On ne voyait plus que la pluie sur cette feuille, le trou s’était envolé.