Je t'écris du Nantes-Paris
C'est drôle tu sais, dans ce petit bouquin, sont contenus tous les secrets des préparateurs de textes. Il répond à des questions que je ne m'étais jamais posées avant de connaître ce métier. Des questions comme "Comment présenter une bibliographie ?", "Madame, mademoiselle, monsieur : quand les abréger ?", "Où mettre la capitale dans un nom d'organisme ?" Un tas de détails qui, mis tous ensemble font montre d'une cohésion essentielle au confort de la lecture. Je m'étonne moi-même de trouver du plaisir à le consulter mais c'est sans doute parce qu'il me donne des réponses toutes faites à des questions qui m'auraient pris la tête sinon.
Et puis aussi, pour tout te dire, ça me laisse plus de temps pour penser à toi en regardant défiler le paysage par la fenêtre du TGV. Au départ, ce sont les rives de la Loire qui s'éveillent et s'étirent sous leur couverture de brume. Puis vient la campagne angevine dont les champs s'égaient de vaches et de chevaux tranquilles. Ensuite, les champs de colza te sautent aux yeux, ça pétille de taches jaunes sur des kilomètres... On y a même ajouté des éoliennes comme des points d'exclamation dans le décor. A l'approche de Paris, les murs de la banlieue se couvrent de graphitis colorés et du linge sèche aux balcons des immeubles qui longent la voie.
Pendant tout ce temps, je pense à toi, toi sans qui rien de tout cela ne me serait arrivé, toi qui ne sais même pas que c'est
grâce à toi que je suis dans ce train, ce train qui filent vers Paris le matin, revient à Nantes le soir, toi...