J'efface mon nom des murs
Tu vois ma luz, il est temps que je m'efface maintenant. C'est le moment de rentrer en moi même, le moment de regarder en face ce trou béant que j'ai au ventre, ton héritage. Je ne suis pas amère, si au moins j'avais la force de haïr... Je ne sais pas comment je vais m'y prendre, c'est tout, pour opérer cette métamorphose. Toutes expériences amènent des changements, quelques unes plus que d'autres. J'ai appris cela au fil du temps, ou peut-être que je le savais en naissant, ça, je ne sais plus. Tu sais, ça m'a fait plaisir de te connaître, de faire un bout de chemin à tes cotés. Ne penses surtout pas le contraire. Tu m'as agacé quelquefois mais j'ai appris de toi, sur moi. Sans doute, ça m'aidera pour la suite. Je sens déjà mes ailes qui poussent ou mes pattes puisque je ne sais pas si je suis grenouille ou papillon. Tu me retrouveras peut-être, tu voudras encore me voir, mais ne t'inquiètes pas, ma luz, je sais que cela passe. J'ai un seul petit service à te demander, un dernier sous cette forme, tu ne comprendras pas pourquoi je te demande cela, accepte de le faire sans comprendre, pour une fois. Voilà, juste une chose : n'emploies jamais le « on » quand tu parles de toi, dis « je », dis « lui et moi » mais pas « on ». Voilà, je ne te dis pas à bientôt, ni même adieu, je ne te dis plus, c'est tout.